Notre séjour américain touche à sa fin, cela fait maintenant 86 jours que nous sommes sur le territoire des États-Unis. Il nous restait 4 jours sur les 90 autorisés sans visa. Nous sommes redescendus vers le sud en direction de Corvallis, pour rejoindre des amis. Corvallis est une petite ville de l’Oregon qui compte presque 60 000 habitants, dont 40 000 étudiants. On vous laisse imaginer la place que prend le campus dans la ville. L’Oregon State University (OSU) de Corvallis est une des plus grandes universités agricoles du pays. C’est en partie pour cette raison que nous sommes arrivés dans ce secteur, car on nous avait signalé qu’il y avait des recherches en « dry farming », autrement dit en culture sans arrosage. Nous avons pu observer certaines cultures d’oliviers, de melons et de tomates notamment.
On pourrait se poser la question du but de ce genre d’études dans cette région de forêts humides. La première chose qui est marquante, c’est que nous sommes restés plus d’un mois et demi dans l’Oregon et que nous n’avons eu que 2 heures de pluie. En circulant dans les alentours il est facile d’observer que le paysage est tout jaune. C’est la particularité climatique principale de l’Oregon: les pluies tombent pendant 8 mois de l’année, pouvant cumuler jusqu’à 1500 mm par endroits, et le robinet se ferme assez brutalement pour les quatre mois restants. Ce climat très sec en été est très propice aux incendies. Les « rain forests », quand elles sont sèches, s’enflamment comme des cagettes si les conditions sont réunies. Dans la région il existe une carte des incendies qu’il faut consulter selon les destinations de randonnée. Nos amis nous disaient aussi qu’à partir du mois d’août la fumée finissait par s’accumuler et venait blanchir le ciel et dégrader la qualité de l’air.
Corvallis est, tout comme Portland, une ville où l’on peut trouver beaucoup d’alternatives alimentaires et d’agriculture bio. Nous avons pu visiter un jardin appartenant à l’université, qui regroupe des recherches en dry farming, en apiculture, et qui accueille le club des étudiants jardiniers. En bio bien sûr. C’est sur l’invitation d’Aubine, une étudiante Franco-Américaine, que nous avons pu rencontrer Sara, la responsable du jardin, qui nous a parlé avec passion des cultures qu’ils mettaient en place sur le site. Notamment une étude intéressante sur les pollinisateurs et les plantes ornementales. Nous avons vraiment apprécié cette visite, et la perméabilité avec le grand public que permet l’université. C’est dans ce jardin que nous avons enfin pu observer et photographier des colibris.
La semaine sur place est passée très vite. Le week-end qui a précédé notre départ, nous avons accompagné nos amis Margot et Charlie dans une petite ferme. Ils ont un échange avec une famille de paysans locaux qui élèvent des yacks pour la viande. Ils ont quelques chèvres également; Margot et Charlie font la traite le dimanche matin et peuvent garder le lait. Corvallis est une ville très alternative et beaucoup de gens sont ouverts pour ce type d’échanges et de partage. Margot transmet ses connaissances acquises sur les soins à apporter aux chèvres au sein d’une association qui propose des stages, la Tarweed Folk School. Originaires du Danemark, ces organisations ont beaucoup de succès dans la région. Chacun peut y trouver un sujet ou une discipline à apprendre. Cela permet également à des personnes compétentes de transmettre et d’être rémunérées.
Après la traite des chèvres, nous sommes allés voir le Pacifique du côté de Newport. Une nouvelle occasion de voir cet océan sauvage. Le temps était parfait, grand soleil et l’eau tellement bleue et transparente que la tentation de la baignade était trop forte. Bon, baignade c’est un grand mot, trempette rapide serait plus proche de la réalité. L’eau devait se situer autour des 14-15°C, mais on a essayé et réussi le défi! Une fois revigorés, nous sommes allés visiter le port de Newport. Charmant petit port de pêche du Pacifique nord où l’on pêche la morue, le crabe et le saumon. Il est possible d’acheter directement sur certains bateaux le poisson fraîchement pêché. C’était fermé ce jour-là, dommage ! Pour clôturer cette belle journée, nous avons pu assister au spectacle d’un groupe de lions de mer en plein repos dominical, sans doute repus après une session de pêche. On a pu observer les comportements hiérarchiques au sein du groupe, où les places sur le ponton ne sont pas libres pour le premier venu.
Nous avons donc quitté les États-Unis sur ces belles images et, enfin, un peu de pluie. Direction Portland pour déposer la voiture de location et prendre le train et le bus pour le Canada. A suivre…