Loin d’avoir pu découvrir toutes les richesses du Massachusetts et de la Nouvelle Angleterre, notre programme prévoyait un départ pour la côte ouest à partir du 19 juin.
Nos hôtes nous ont laissé quelques jours seuls avant notre départ car ils devaient partir pour la France. Nous avons passé de supers beaux moments en leur compagnie. Nous avons pu apprendre les adieux américains : « short and sweet ». Un hug est on s’en va sans se retourner! C’est assez efficace et à l’image des rencontres que nous avons pu faire jusqu’à présent.
Il était temps que l’on change de région, car la météo commençait à se réchauffer sérieusement, et le cottage avait beau être charmant, il n’en était pour autant pas isolé pour empêcher la chaleur de rentrer. La région étant composée principalement de forêts et de zones humides, quand la température monte, avec le taux d’humidité dans l’air, on se croirait un peu sous les tropiques.
Lorsque nous avons commencé à réfléchir à ce projet et ce voyage, on avait beaucoup d’envie et on souhaitait être le plus cohérents possible dans notre mode de vie et nos déplacements. Avec beaucoup d’envie et un peu d’espoir nous nous sommes renseignés pour prendre le train et traverser le pays, au moins sur une partie. Mais le train (les grandes lignes du moins) est principalement fait pour le transport des marchandises. Les convois sont extrêmement longs, c’est très impressionnant à voir.
Avec du temps et quelques milliers d’euros de budget supplémentaire on aurait pu tenter l’aventure. On aurait fait la traversée (environ 80h) dans des cabines couchettes. On pouvait aussi faire des étapes d’une dizaine d’heures et rester un couple de jours sur place avant de prendre le train suivant. On a vite vu que cela ne passerait pas, trop long et trop coûteux pour nous.
On s’est donc résignés et retournés vers l’avion comme la plupart des Américains pour relier une côte à l’autre.
L’avion a le défaut d’être un fort pourvoyeur de CO², mais permet d’admirer le pays et d’observer la géographie du pays que l’on traverse. Il nous a fallu presque autant de temps pour relier Portland au départ de Boston (6h) que pour faire le trajet Nantes-Montréal (7h).
Le décollage à partir de Boston nous a permis d’admirer l’océan et tout le port. Le début du trajet nous a plongés dans les nuages. Le ciel s’est dégagé à l’approche des Montagnes Rocheuses. La vue qui nous était offerte était très impressionnante, tant par l’immensité de ces montagnes que par l’aridité que l’on pouvait percevoir du ciel, et la beauté des lacs d’altitude.
Une autre belle surprise nous attendait à l’approche de Portland. Un énorme cône blanc, rougi par le coucher du soleil, est apparu au milieu du paysage. On est restés sans voix devant la beauté de cette image. Que venait faire cette énorme cône sorti de nulle part au milieu de ce paysage ?
C’est après notre installation, et la lecture plus détaillée de cartes, que nous avons su qu’il s’agissait d’un volcan, le Mount Hood (3426m). La ville est en fait entourée de volcans, le Mount Hood étant le plus proche. Lorsque l’on circule sur les rues et les boulevards de la ville qui sont orientés est- ouest, on peut admirer en fond le magnifique cône enneigé du volcan. Un peu plus loin, en prenant un peu de hauteur et de dégagement, on peut apercevoir, avec son cône tronqué, le Mount St Helens (2549m) et le Mount Rainier (4392m). Ces trois volcans font partie des 160 volcans actifs de la chaîne des Cascades. Cette chaîne est quant à elle un tronçon de la ceinture de feu du Pacifique qui s’étend sur plus de 40 000 km.
Le mont St Helens nous est un peu plus familier car son nom nous est parvenu par la catastrophe liée à la dernière de ses éruptions majeures (18 mai 1980), qui lui a fait perdre une partie de sa hauteur avec un énorme glissement de terrain.
Il faut reconnaître que ces cônes bien visibles sont très pratiques pour l’orientation, à condition de bien les différencier. En même temps, il faut dire que l’orientation dans les villes américaines n’est pas une prouesse et est à la portée de tout le monde. Les villes sont quadrillées et les rues numérotées avec leur point cardinal.
Portland n’échappe pas à cette règle. Cette jeune ville de 173 ans est conçue comme ses sœurs plus âgées de l’ouest.
Ce qui nous a amenés à Portland, c’est le travail que la ville a engagé à partir de 2004, pour réduire la pollution des eaux de la rivière Willamette. La réponse qui a été apportée a consisté à végétaliser les rues pour retenir et filtrer l’eau. Nous détaillerons ces rues plus précisément dans un autre article.
Nous sommes logés dans un petit appartement, dans le « basement », c’est-à-dire le sous-sol. La plupart des maisons des régions que nous avons visitées sont en bois et sont construites sur un vide sanitaire en dur. Pour certaines personnes, cet espace est aménagé et offre un espace supplémentaire et pour d’autres c’est un espace de rangement ou de stockage. Dans les régions ou les tornades et ouragans sévissent c’est un refuge indispensable pour s’abriter. De notre charmant petit cottage bien lumineux nous sommes passés à l’appartement sombre et frais. La lumière nous manque un peu, mais nous apprécions la fraîcheur en cette période caniculaire qui sévit sur la côte ouest. Nous avons aussi perdu le charme du jardin : du grand jardin fleuri et arboré de Holliston, nous sommes arrivés dans un jardin d’un petit pavillon. Ce n’est pas le plus important. Nos hôtes sont très agréables et toujours disponibles pour nous donner des conseils de visites.
Nous sommes donc posés ici dans le but de rencontrer des architectes de la ville qui travaillent sur les « green streets » et de visiter les parcs et le paysage de la région. Nous pousserons même jusqu’au nord de la Californie pour aller saluer les Redwoods. À suivre…