Ce nom nous était inconnu avant de séjourner à Holliston. Il a fini par devenir familier au fur et à mesure de nos visites dans des parcs que Frederick Law Olmsted a co-créé avec son associé Calvert Vaux.
Revenons au début de l’histoire. Manue, notre hôte, nous expliquait l’histoire de leur « propriété ».
Elle nous a expliqué que c’était une pépinière, qui appartenait à Jackson Thorton Dawson. Cette personne a été contactée par Olmsted pour l’accompagner dans la multiplication des végétaux pour l’Arnold Arboretum et d’autres parcs de Boston. C’est donc d’abord par le jardin de Fiske street que nous avons commencé à nous intéresser à Olmsted.
En lisant son histoire, nous nous sommes aperçus qu’il était, avec son associé Calvert Vaux, puis ses héritiers, à l’origine de la plupart des grands parcs nords américains. Nous pensions dévier un peu de notre sujet du voyage, mais finalement en se plongeant dans son histoire on s’est aperçu que les préoccupations de la fin du dix-neuvième siècle étaient très proches de celles que nous connaissons aujourd’hui, et que leurs interrogations étaient, pour partie, similaires à nos recherches d’adaptation du végétal.
Le premier parc que nous avons visité est l’Arnold Arboretum à Boston. Sa création commence par un legs de James Arnold (ancien « marchand de baleine ») à l’université d’Harvard. Le contrat de cession stipulait que les revenus tirés de son héritage devaient servir à la création d’un arboretum. Une autre partie du contrat précisait que l’équipe de l’université devait se charger des collections végétales et laisser le lieu ouvert au public. En contrepartie, la ville prenait en charge l’entretien des murs, accès et portails, et la sécurité du parc.
La conception de l’arboretum a été possible grâce au rapprochement entre le directeur de l’époque, Charles S. Sargent, et Olmsted.
Arnold Arboretum Harvard à Boston
Emerald Necklace
Sous ce nom se trouve un ensemble de parcs à Boston qui, à l ‘époque de leur création, étaient tous reliés par des corridors végétaux. Ce n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui. Il reste les alignements d’arbres , mais les rues goudronnées ont remplacé les sentiers.
L’Emerald Necklace a débuté en 1878 sous la direction de Olmsted. L’objectif de départ de ce travail était de nettoyer et d’assainir les zones de marais à l’intérieur de la ville. Le résultat est un vaste réseau de parcs d’une surface de 450 ha en plein cœur de Boston. En parcourant tous ces parcs, nous avons pu nous rendre compte à quel point ils étaient précieux pour la qualité de vie des habitants. Toutes les activités sont possibles et se mélangent. Ce foisonnement rend ces parcs très vivants. Du zoo et du golf en plein cœur du Franklin Park, en passant par l’Arnold Arboretum et ses sentiers pédagogiques, le Boston Common et ses terrains de baseball et l’exposition de sculptures de Riverway, chacun y trouve son compte. Bien sûr dans chaque parc son lot de cyclistes, joggeurs, musiciens, cours de qi gong et promeneurs de chiens. Nous avons même découvert des espaces spécifiquement réservés aux activités des chiens, avec des parcours d’agilité. Si vous ne possédez pas de chien, passez votre chemin.
En ce qui concerne notre sujet du voyage sur l’adaptation des végétaux, nous avons pu découvrir, après notre visite, que l’Arnold Arboretum a fait tout un travail de sélection pour permettre la reproduction des Carya (Pacanier et ses cousins). Ces arbres originaires pour une partie de l’est américain ont de bonnes capacités de résistance au froid, aux excès d’eau et à la sécheresse . Candidat parfait. Nous sommes rentrés en contact avec l’arboretum pour essayer de rencontrer quelqu’un avec qui échanger sur le sujet, mais notre message est resté sans réponse. Nous avons noté le travail important de préservation des sols au pied des arbres. Nous avons pu aussi observer un travail de renaturation à travers des massifs, dans Riverway Park, à partir de plantes locales.
Franklin Park à Boston
Riverway Park à Boston
En préparant nos visites dans ces parcs, nous avons pu aussi remarquer que nombre d’entre eux sont associés à des structures associatives (« les amis du parc »). Ces associations permettent à des volontaires de participer à l’entretien des plantations par exemple et de s’investir dans la vie du parc et de faire des dons.
Olmsted, après de nombreux voyages à travers l’Amérique et le monde, s’est finalement posé à Brookline, au sud de Boston. C’est ici qu’il a construit sa maison et installé son agence d’architecte paysagiste. Le site fait partie aujourd’hui des parcs nationaux. Le site est en visite gratuite tous les vendredis et samedis après-midi. Nous y sommes allés à deux reprises. La première pour voir le jardin et la seconde pour visiter la maison et l’agence . Nous avons découvert et observé comment les premiers architectes paysagistes travaillaient, dessinaient et créaient des plans géants pour la réalisation des parcs. Le musée dispose d’un coffre contenant toutes les archives, qui représente environ 1 million de plans.
Notre séjour d’un mois et demi sur la côte Est a été bien riche. Nous avons bien profité de la région et nous l’avons quittée pour un nouveau voyage et de nouveaux paysages. Quelques petits regrets sur des rendez-vous manqués avec deux personnes. La saison printanière n’est pas la plus facile pour que les gens se libèrent.
Nous avons dû quitter notre charmant cottage et le joli jardin de Fiske street dans le Massachusetts et nous sommes maintenant sur la côte ouest, à Portland. Nous pouvons toujours suivre la trace des héritiers d’Olmsted avec le grand Forest Park. Nous raconterons ça dans nos prochains articles.