Maintenant calés sur le fuseau horaire local, nous avons trouvé notre rythme de vie. Nous avons choisi d’être posés pendant des temps assez longs pour nous immerger dans la vie quotidienne, éviter les déplacements permanents et nous ne regrettons pas ce choix. D’une part parce que nous vivons une belle et très drôle relation avec nos hôtes et d’autre part cela nous permet de revenir plusieurs fois aux mêmes endroits et de voir le printemps s’installer sur le beau jardin de la rue Fiske Street.
Nous étions en vacances pendant notre première semaine de séjour. Depuis lundi 13 mai, nous avons repris notre travail quotidien. Gestion administrative et comptabilité pour Céline et conception coordination pour Manu.
La vie commence tôt ici ! C’est sans doute pour partie dû au fait que l’on soit à l’extrême Est du fuseau horaire (le soleil fait son apparition dès 5h30), et aussi à la personnalité travailleuse des Américains. Est-ce l’esprit pionnier qui se transmet de génération en génération ou la situation parfois très précaire de certains qui doivent absolument travailler pour se payer l’assurance santé? Les deux probablement. Nous nous sommes réglés sur ce rythme matinal et c’est bien agréable. La météo alterne entre la grisaille, la pluie et les belles journées ensoleillées avec des pics à 30°C. Le temps est un peu plus long pour Elina qui aimerait pouvoir échanger avec des jeunes de son âge mais l’école n’est pas terminée et ce n’est pas si facile de trouver à échanger pendant que les autres sont occupés. Elle persiste et va l’après-midi sur les terrains de sport essayer de comprendre les règles du lacrosse (jeu pratiqué par les Natives avant l’arrivée des Européens) et du baseball. Il faut dire que ce sport est une véritable institution, on ne rigole pas avec ça ! Le sport à un bon niveau est d’ailleurs un moyen d’obtenir des bourses d’études pour rentrer dans des universités prestigieuses.
Le premier tournant du voyage a eu lieu lundi 20 mai où nous avions rendez-vous à Cape Cod avec Evan Abramson (Landscape Interactions). Nous l’avions contacté depuis la France pour organiser une rencontre et il nous a proposé d’assister à un chantier de volontaires. Evan travaille sur la renaturation des espaces à partir des ‘Native plants’ (l’équivalent du végétal local en France) pour contribuer à la sauvegarde des insectes menacés. Ce chantier se déroulait à Mashpee au Mashpee Wampanoag Government Center. Il s’agit du gouvernement local des tribus Wampanoag. Le lieu concerné par l’aménagement est un grand bassin d’orage. L’objectif de la matinée consistait à préparer le terrain pour la saison de plantation automnale. Ici aussi ils ont des plantes invasives à « combattre » et la plante en question sur ce site est la Mugwort, connue aussi sous le nom latin Artemisia vulgaris, Armoise commune en français. Si dans certains cas, la zone est passée aux herbicides, dans ce cas particulier de la proximité avec une réserve naturelle, la technique du bâchage à été retenue. Sage décision ! Le chantier était assez conséquent et notre présence a été bienvenue.
Après un temps d’échange avec Evan Abramson, nous sommes allés voir l’océan. Face à l’île de Nantucket et de Martha’s Vineyard nous avons pu apprécier la douceur de cette station balnéaire, très prisée des habitants de la région. Nous avons eu de la chance de trouver une plage publique qui permet d’accéder au rivage. Sinon beaucoup d’espaces sont privés et ferment l’accès. C’est un peu la Côte d’azur de la région. Martha’s Vineyard est une île où beaucoup de célébrités ont une maison de vacances. Barack Obama en fait partie. En tout cas ce petit bout de plage nous a permis de faire de belles observations d’oiseaux. Pour les connaisseurs, Balbuzard, (très facile à observer en pêche et sur les nids posés sur des poteaux, en plein milieu des parkings), Sterne arctique, et autres Laridés pas encore identifiés.
La vie s’écoule donc paisiblement ici. D’autres lieux et rencontres sont venues ponctuer nos journées, et feront l’objet de prochains articles. Juste un petit teasing : sur les traces de Frederick Law Olmsted (concepteur de Central Park, Chicago Jackson Park…), avec qui notre lieu de résidence a un lien, la floraison des « Dodwoods » et une ferme communautaire très intéressante.
A bientôt!